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Le LIGER & le LAUER

Le grand fleuve de la Gaule

          En Gaule, le commerce était florissant. Tout le monde y trouvait son compte. Cependant, une petite centaine d’années avant notre ère, les romains essayaient d’étendre leur territoire de la Narbonnaise vers le Nord mais sur la rive alpine du Rhône.

Strabon en parle dans ces extraits : Livre IV. II Chapitre 3 :

           // Ce qui peut donner une haute idée de l’ancienne puissance des Arvernes, c’est qu’ils se sont mesurés à plusieurs reprises avec les Romains et leur ont opposé des armées fortes de 200 000 hommes, voire même du double, car l’armée avec laquelle Vercingétorix combattit le divin César était bien de 400 000 hommes. Déjà auparavant, ils avaient combattu au nombre de 200 000 et contre Maximus Aemilianus, et contre Domitius Ahenobarbus.

            // Quant à la lutte contre Maximus Aemilianus, elle avait eu lieu près du confluent de l’Isar (Isère) et du Rhône, lequel en cet endroit, touche presque à la chaîne des monts Cemmènes ; et c’est plus bas, au confluent du Sulgas (Sorgues) et du Rhône, que s’était livrée la bataille contre Domitius

Wiki : La bataille du confluent est une bataille s’étant déroulée en 121 av. J.-C., opposant les troupes alliées des Arvernes et Allobroges aux légions romaines du consul Q. Fabius Maximus1. Les Arvernes étaient menées par le roi Bituit selon Tite-Live (Épitomé, 61). Le combat est gagné par les troupes romaines et permet ainsi à Rome d’annexer le Sud de la Gaule, depuis la côte méditerranéenne jusqu’au cours moyen du Rhône (121 av. J.-C.), donnant ainsi naissance à la Provincia Romana ou Narbonnaise.

 Ce sont principalement les Arvernes de Bituit qui s’opposent à cette invasion. Pourquoi ?

Le schéma ci-dessous montre l’expansion romaine depuis la Narbonnaise jusqu’à la confluence de l’Isère et du Rhône sur la rive alpine du fleuve. 

Après la victoire sur les Allobroges et les Arvernes, les romains gagneront le territoire jusqu’à Vienne.

On voit aussi, la route terrestre (pointillée noir) puis fluviale (bleue) du LIGER c’est-à-dire Allier +la partie nord de la Loire).

Extrait de « L’arbre Celtique »

Le consul Quintus Fabius Maximus, fraîchement élu (printemps 121 av. J.-C.), vint en Gaule pour appuyer l’offensive lancée par Cneius Domitius Ahenobarbus l’année précédente. Une fois encore, nous ne connaissons rien des détails cette campagne dont l’aboutissement fut une grande bataille livrée près de la confluence de l’Isaros (l’Isère) et du Rhodanos (le Rhône) (Strabon, Géographie, IV, 2, 3 ; Florus, Abrégé d’histoire romaine, III, 3). La coalition arverno-allobroge dirigée par le roi des Arvernes Bituitos comptait près de 180000 combattants selon Orose (Histoires contre les Païens, V, 14, 4), 200000 combattants aux dires de Strabon (Géographie, IV, 1, 6 ; IV, 2, 3), tandis que selon le même auteur, les Romains n’alignèrent que moins de 30000 hommes. Le 8 août 121 av. J.-C. (Pline, Histoire naturelle, VII, 166), les Romains remportèrent cette bataille majeure et les 200000 combattants gaulois furent taillés en pièces selon Strabon (Géographie, IV, 1, 6). De son côté, Orose (Histoires contre les Païens, V, 14, 4) dresse un bilan moins lourd et n’évoque “que” 150000 victimes, 130000 victimes selon Pline (Histoire naturelle, VII, 166) et 120000 victimes selon Tite-Live (Periochae, LXI). Selon Orose, un tel bilan pourrait s’expliquer par le fait que les Gaulois avaient édifié un second pont sur le Rhône, fait de barques assemblées, dont les liens auraient été rompus lors de la retraite des Gaulois. De nombreux soldats seraient morts noyés dans cette catastrophe (Histoires contre les Païens, V, 14, 4).

         Avant d’essayer de comprendre pourquoi est-ce que ce sont principalement les Arvernes de Bituit qui s’opposent à cette invasion, il est indispensable de comprendre l’intérêt des relations commerciales entre Rome et la Gaule.

          Problème pour les Romains de l’époque : La route dite « commode » du LIGER avait un gros inconvénient. En hiver, le trafic s’arrêtait à cause de la neige abondante qui bloquait les cols des Cévennes pendant une grande partie de l’année. Par voie de conséquence, la neige bloquait aussi le commerce indispensable à Rome, notamment celui de l’étain exporté d’Irlande. Cette matière était indispensable pour l’armée donc pour la sécurité de la république. Exemple : Les casques des légionnaires (type coolus-Mannheim) étaient, à cette époque, en bronze… Il fallait trouver une solution.

Solution : Si les Romains gagnent le territoire de la rive est du Rhône, ils y construiront des routes jusqu’à Vienne. Grâce à un pont ou à des barges sur le fleuve, les marchandises pourront traverser le Rhône pour rejoindre le Forum des Ségusiaves puis le LIGER par le LAUER (Loire). Mais ce pont devra être protégé sur la rive ouest par un camp romain en territoire ennemi. Saint-Romain-en-Gal a dû être le lieu de ce : Camp -romain-en-Gaule dont la religion Chrétienne modifiera bien plus tard et intelligemment le toponyme pour le rendre plus catholique : « Saint-Romain-en Gal ». Ces deux villes romaines permettront de perdurer le trafic toute l’année en passant par Feurs pour rejoindre le LIGER via le LAUER (La Loire). Cette route, comme celle à l’ouest de Riom, permet de passer la chaîne des montagnes 365 jours par an. Par la ville de Vienne, les Cévennes sont contournées. Les cols du « Jarez » ne sont jamais enneigés. Cependant, ce seront les Eduens qui vont bénéficier des avantages de ce commerce au grand dam des Arvernes.

          D’un autre côté, les Allobroges bénéficieront de ces nouveaux flux commerciaux ainsi que de la prospérité, de la sécurité et de la technologie des Romains. On peut comprendre pourquoi ils ne se sont pas opposés à cette invasion territoriale. Les Eduens ‘Ségusiaves’, auront eux aussi tout à gagner.

           Le schéma ci-joint montre le projet des Romains.  Ceux-ci ont besoin d’une continuité commerciale avec le Nord de la Gaule et les îles Britanniques. Ce commerce était certainement plus important qu’avec celui de l’Ouest de la Gaule. Cette future route va court-circuiter les Cévennes, donc la partie Allier du Liger, par le Lauer depuis le Forum des Ségusiaves, dès-lors, en contournant au nord la chaine des Cévennes, il n’y aura plus de contraintes climatiques pour passer du Rhône à Cenabum (Orléans). Vienne et le Forum des Ségusiaves se sont développés à cette époque.

Les romains, vont transférer, à partir de Vienne, une partie du commerce du LIGER (Allier) par le LAUER (Loire). Nous allons démontrer que ce sera cette délocalisation des voies commerciales qui va déclencher une guerre. Il y en aura d’autres au cours des siècles qui vont suivre.

Les Arvernes vont provoquer :

La « Guerre des Gaules » (livre VII)

          Le LIGER, dans sa partie Allier, ne sera plus le grand fleuve de la Gaule. Par Vienne, le commerce pour le nord du pays via CENABUM (Orléans) se développe rapidement sans être interrompu en contournant les Cévennes par le nord. D’abord par voie terrestre le long de la rive alpine du Rhône jusqu’à Vienne, Feurs puis par le LAUER (Loire) mais cette fois 365 jours par an. Les Arvernes vont perdre les avantages financiers commerciaux au profit des Eduens le long de la Loire actuelle. Rome réussit son expansion vers Vienne. Les Arvernes ont désormais une motivation sérieuse pour déclencher une guerre contre Rome. Alors, dans un premier temps, alliés aux Allobroges, ils ont opposé une première résistance contre cette expansion. Les batailles vers la Sorgues puis à la confluence de l’Isère et du Rhône seront vaines. Elles ne suffiront pas pour contrer la puissance militaire et technologique de Rome.

          Les Romains sont désormais à Vienne sur la rive alpine du Rhône. Un camp romain est indispensable sur l’autre rive pour sécuriser les ponts ou barges mis en place c’est « Saint-Romain-en-Gal » certainement « Camp-romain-en-Gaule avant la Christianisation du pays. Le commerce avec le forum des Ségusiaves (Feurs) est devenu florissant. La Loire (LAUER) qui traverse la plaine du Forez devient une voie commerciale importante. Désormais, le commerce sur ce fleuve LAUER peut supplanter le trafic du LIGER dans sa partie Allier 360 jours par an.  Les Eduens, Allobroges et Helviens sont les grands bénéficiaires de cette conquête. Par contre, on vient d’assister à la première délocalisation du travail de toute l’histoire de France.

      

          Pour la suite, le livre VII de la guerre des Gaules par Jules César explique le dénouement de l’histoire. Celtillos fait massacrer les commerçants romains à Cenabum chez les Carnutes (Orléans) pour provoquer Rome

Livre VII ch. 3. // Quand arrive le jour convenu, les Carnutes, entrainés par Cotuatos et Conconétodumnos, hommes dont on ne pouvait rien attendre que des folies, se jettent, à un signal donné, dans Cenabum, massacrent les citoyens romains qui s’y étaient établis pour faire du commerce, mettent leurs biens au pillage. //

Cenabum était le point le plus au Nord sur le Liger. Rien de surprenant qu’il y ait eu un comptoir commercial romain dans cette ville. César ne parle pas de comptoir romain en Auvergne. Ceci semble démontrer que le commerce avec l’ouest de la Gaule ne concernait guère Rome, donc les échanges commerciaux étaient plus intenses avec la Bretagne (GB) et le Nord de la Gaule.

          Vercingétorix va essayer de soulever la Gaule pour bouter les Romains hors du pays. Les Eduens, dans un premier temps, ne le suivront pas. Le bénéfice apporté par les péages de cette nouvelle route ainsi qu’une ancienne dette d’honneur envers Rome feront partie des arguments pour ne pas se soulever contre ces envahisseurs qui leurs amènent sécurité et prospérité.  

        

          Ici, avec cette hypothèse, on peut comprendre que nous avons eu à faire à la première délocalisation commerciale de notre pays et que celle-ci à généré un conflit meurtrier qui verra la victoire de Rome (livre VII). Rien n’a changé depuis ce temps. Par contre, la défaite gauloise sera cependant bénéfique pour l’évolution de la Gaule.

La version proposée ci dessus justifie avec de bons arguments, la raison du déclenchement de la guerre des Gaules (livre VII). Elle ne va forcément pas plaire à ceux qui comme moi ont apris depuis des lustres que cette guerre a été déclenchée pour repousser des envahisseurs très puissant au nom d’un esprit nationaliste, patriotique.

Napoléon III aimait se comparer à Vercingétorix. Il nous a vendu, pour des raisons politiques, la guerre contre Jules César pour une reconquête du territoire pour la liberté des peuples de la Gaule. Ceux-ci auraient lutter pour se libérer de la puissante république dominatrice romaine.

Quel sont ses arguments historiques ? Est-ce le début de la manipulation des masses, est-ce de la fabrique du consentement avant l’heure ?.  En tous cas, cette hypothèse restera la version officielle, gravée dans le marbre pour créer, au cours des siècles suivant, un esprit patriotique.

Les professeurs,  hussards noirs de la république, en feront la promotion.

Allons enfants de la patrie. . .

A l'école petit cours de préparation militaire.
Formation des écoliers à la discipline militare

César est à Décize, sur la Loire actuelle, à 45km à l’Est du bec d’Allier. Il écrit :

La Guerre des Gaules : Livre VII chapitre 34.

César fit ensuite deux parts de son armée quatre légions furent confiées à Labiénus pour marcher contre les Sénons et les Parisii, et il mena lui-même les six autres chez les Arvernes, vers la ville de Gergovie, en suivant l’Elauer ; il donna une partie de la cavalerie à Labiénus et garda l’autre part. Quand Vercingétorix apprit ces nouvelles, il coupa tous les ponts du fleuve et se mit à remonter le fleuve sur la rive opposée.

Plusieurs fois César parle du LIGER, il parle d’un fleuve au Nord du bec d’Allier. A Décize, il remonte le “LAUER” pour rejoindre Gergovie, pas le “Liger”

GERGOVIE est sur “LE LAUER” pas sur “LE LIGER”

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