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Litaviccos monte une cabale contre César pour se rallier à Vercingétorix.

Résumé

L.VII- Ch. 37 : Avant de rejoindre Gergovie César était à Décize. Il avait arbitré et soutenu la candidature de Convictolitavis à la tête du peuple éduen dans un conflit interne. Malgré son soutien, Convictolitavis se laisse soudoyer par les Arvernes pour monter une cabale contre le Romain. Les seigneurs Éduens, Litaviccos et ses frères, font partie du complot. Litaviccos prendra le commandement des 10 000 hommes censés renforcer les troupes de César pour la prise de Gergovie. Le plan des Éduens se met en place. Deux frères de Litavicos partiront avant tout le monde rejoindre César à Gergovie. 

Chapitre 38 : Les Éduens campent à 30 000 pas de Gergovie, ce sera précisé plus loin dans le texte de César. L’oppidum d’Essumain est à cette distance. Litavicos harangue ses troupes. Il annonce la mort de ses deux frères qui auraient été torturés puis tués par les Romains.  Ces actes mensongers vont justifier un renversement de situation et Litavicos va proposer une alliance avec les Arvernes contre les Romains. Les Éduens sont convaincus par ses arguments mensongers. Litavicos envoie aussi des messagers chez les Éduens pour les informer du changement de situation. Litavicos répartit les stocks de nourriture destinés aux troupes romaines et fait torturer puis tuer les quelques Romains qui l’accompagnaient.

 Chapitre 39 : Deux autres seigneurs Éduens, Eporédorix et Viridomaros, accompagnaient Litavicos et sa cavalerie. A Décize, ils étaient en concurrence avec Convictolitavis pour prendre le commandement du peuple Éduen. Ces deux seigneurs Éduens, Eporédoris et Viridomaros, restés fidèle à César, vont s’empresser d’aller le prévenir pour lui expliquer que les troupes et le peuple Éduens ont été abusés par Litavicos en annonçant la mort de ses deux frères par les Romains.

 

ch 37. Tandis que ces choses se passent près de Gergovie, l’Éduen Convictolitan qui, comme on l’a vu, devait sa magistrature à César, séduit par l’argent des Arvernes, a des entrevues avec plusieurs jeunes gens, à la tête desquels étaient Litavic et ses frères, issus d’une illustre famille. Il partage avec eux la somme qu’il a reçue, et les exhorte à se souvenir qu’ils sont nés libres et faits pour commander. “La cité des Édues retarde seule le triomphe infaillible des Gaulois; son influence retient les autres nations; s’ils changent de parti, les Romains ne tiendront point dans la Gaule; il a quelque obligation à César, qui d’ailleurs n’a été que juste envers lui : mais il doit bien plus à la liberté commune; car pourquoi les Édues viendraient-ils discuter leur droit et leurs lois devant César, plutôt que les Romains devant les Édues?” Le discours du magistrat et l’appât du gain ont bientôt gagné ces jeunes gens; ils offrent même de se mettre à la tête de l’entreprise, et on ne songe plus qu’aux moyens de l’exécuter; car on ne se flattait pas que la nation se laisserait entraîner légèrement à la guerre. On arrêta que Litavic prendrait le commandement des dix mille hommes que l’on enverrait à César; il se chargerait de les conduire., et les frères se rendraient en avant auprès de César. Ils réglèrent ensuite la manière d’agir pour tout le reste.

 ch 38: On (Les Eduens) remit l’armée à Litaviccos. Quand il fut à environ trente milles pas de Gergovie, il réunit soudain ses troupes et, tout en larmes, leur dit : « Où allons-nous, soldats ? Toute notre cavalerie, toute notre noblesse ont péri ; des citoyens du plus haut rang, Eporédorix et Viridomaros, accusés de trahison par les Romains, ont été́ mis à mort sans qu’on leur eut permis de se défendre. Apprenez le détail du drame de la bouche de ceux qui ont échappé́ au massacre, car pour moi, qui ai perdu mes frères et tous mes proches, la douleur m’empêche d’en faire le récit. » On fait avancer des hommes à qui il avait fait la leçon, et ils racontent à la multitude ce que Litaviccos venait d’annoncer « Les cavaliers Eduens ont été́ massacrés sous prétexte qu’ils étaient entrés en pourparlers avec les Arvernes ; quant à eux, ils ont pu se cacher au milieu de la foule des soldats et échapper ainsi au carnage. » Une clameur s’élève, on supplie Litaviccos d’indiquer le parti à prendre.

Mais lui : « S’agit-il de délibérer ? ne sommes-nous pas dans l’obligation d’aller à Gergovie et de nous joindre aux Arvernes ? A moins que nous ne doutions que les Romains, après un tel crime, n’accourent pas déjà̀ pour nous égorger ? Ainsi donc, si nous avons du cœur, vengeons la mort des victimes qu’ils ont indignement massacrées, et exterminons ces bandits. » Ce disant, il désigne des citoyens romains qui s’étaient joints à lui, confiants dans sa protection; il livre au pillage le blé́ et les approvisionnements dont il convoyait une grande quantité́, et fait périr ces malheureux dans de cruelles tortures. Il envoie des messagers dans tout le pays des Eduens, y provoque une profonde émotion par la même nouvelle mensongère d’un massacre des cavaliers et des notables ; il exhorte ses concitoyens à venger leurs injures de la même manière qu’il a fait lui-même.

39. L’Héduen Eporédorix, jeune homme de très grande famille et très puissant dans son pays, et avec lui Viridomaros, de même âge et de même crédit, mais de moindre naissance, que César, sur la recommandation de Diviciacos, avait élevé d’une condition obscure aux plus grands honneurs, s’étaient joints à la cavalerie héduenne sur convocation spéciale de sa part. Ils se disputaient le premier rang, et dans ce conflit des deux magistrats suprêmes qu’on a raconté plus, haut, ils avaient lutté de toutes leurs forces: l’un pour Convictolitavis, l’autre pour Lotos. Eporédorix, instruit des projets de Litaviccos, vient, vers le milieu de la nuit, mettre César au courant ; il le supplie de ne pas souffrir que les desseins pervers de quelques jeunes gens fassent abandonner à son pays l’amitié de Rome ; ce qui se produira, si tant de milliers d’hommes se joignent à l’ennemi, car leurs proches ne pourront se désintéresser de leur sort, ni la nation ne point y attacher d’importance. 

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