Le LIGER
Le grand fleuve de la Gaule
Strabon : La route plate de 800 stades
(Entre le Rhône et LIGER).
Livre IV ch. I.14 « Seulement, comme le Rhône est rapide et difficile à remonter, il y a telles (tellement de) marchandises de ces cantons, toutes celles notamment qu’on expédie de chez les Arvernes pour être embarquées sur le LIGER, qu’on aime mieux envoyer par terre sur des chariots. Ce n’est pas que le Rhône, en certains points de son cours, ne se rapproche sensiblement de l’autre fleuve, mais, la route de terre étant toute en plaine et peu longue elle-même, elle n’est guère que de 800 stades (148km) invite à ne pas remonter le Rhône, d’autant qu’il est toujours plus facile de voyager par terre. A cette route succède la voie commode du LIGER, fleuve qui descend des monts Cemmènes et va se jeter dans l’Océan.
Le point de départ de la route plate du Liger.
1) Strabon : – « La route plate du LIGER invite à ne pas remonter le Rhône ».
La Camargue ou le delta du Rhône est un immense marécage au même niveau que celui de la mer. A la pointe nord de ce delta, la ville de Beaucaire est une ville sur la rive Cévenol du Rhône. Au nord de Beaucaire, on quitte la Camargue le Rhône prend de la pente. Le point de départ de la route plate du LIGER décrite par Strabon est forcément en Camargue, sur la branche ouest du Rhône du coté Cévenol, entre Beaucaire et Aigues -Mortes.
NB : De nombreux historiens comme par exemple, Camille Julian, ont estimés que Pont-Saint-Esprit, 60 km en amont de Beaucaire, pouvait être le point de départ de cette route. D’autres historiens ont même supposé que la vallée du Giers fût le passage de la route plate de Strabon. Cette vallée, à l’ouest de Vienne, est au nord du massif du Pilat. Elle marque la limite septentrionale des Cévennes à l’époque romaine. Ces hypothèses sur le cours du Rhône ne sont pas conformes au texte de Strabon. Elles imposent de remonter le cours du Rhône ce qui contredit fortement son texte.
Pour proposer leurs hypothèses sur la route plate de Strabon, ces historiens de renom sont partit d’une certitude officielle : “La Loire était le LIGER” depuis la nuit des temps. Est ce qu’ils ont envisagé que les noms des fleuves aient pu changer comme par exemple et c’est incontestable, dans l’antiquité, c’est l’yonne qui traversait Paris, pas la Seine



Le saviez-vous ?
Article de l’Yonne Républicaine.
L’Yonne n’est pas le seul cours d’eau à avoir perdu som nom au profit d’un affluent. “Loire et Allier se valent, la Garonne devrait être le Tarn, le Rhin devrait être l’Aar, le Mississippi devrait s’appeler Ohio, et le Gange, en Inde, devrait être la Yamuna”, souligne le géographe Yves Boquet.
Deuxième plus long fleuve de France
Pourquoi le nom «Seine» a-t-il donc perduré ? «La Seine était considérée comme sacrée par des druides et donc décrétée supérieure aux autres, puis la rivière Sequana (Seine) a été élevée au rang de divinité par les Romains. Pour ceux qui la contrôlaient, imposer la Seine était une manière d’asseoir leur pouvoir», explique Yves Boquet, géographe, dans le journal L’Yonne républicaine .
2) Strabon – « le Rhône est rapide et difficile à remonter qu’on aime mieux envoyer par terre sur des chariots »,
Le point de départ de « la route du LIGER » ne peut que se trouver en Camargue, dans le delta du Rhône. Beaucaire a une caractéristique intéressante, avec Nîmes, elles sont sur la voie Domitienne qui relie par voie terrestre, Rome à la péninsule Ibérique. Cette voie Domitienne contourne la Camargue. Nîmes, bien que plus proche des Cévennes que Beaucaire, n’est pas sur le Rhône. Beaucaire aurait pu convenir comme étant le point de départ de la route plate de Strabon si une logique économique ne s’était pas imposée aux Romains. En effet, que ce soit depuis St-Gilles ou depuis Beaucaire, Nîmes est incontournable pour rejoindre les Cévennes. Alors, quel est l’intérêt de faire naviguer les bateaux, contre le courant et le Mistral jusqu’à Beaucaire puisque les trajets terrestres St-Gilles/Nîmes et Beaucaire/Nîmes sont identiques ?
Bien à l’abris du gros temps de la Méditerranée, sur cette branche ouest du Rhône, St-Gilles est aussi un port idéal pour le commerce entre Rome et les Arvernes.
Il est fort probable que St-Gilles-du-Gard soit le point de départ de la route plate décrite par Strabon.

Saint-Gilles-du-Gard est sans doute le Pons Aerarium de l’Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem (333 apr. J.-C.), à 20km de Nîmes et 18km d’Arles. Saint-Gilles-du-Gard est aussi, l’aboutissement de la célèbre « Voie Régordane » ou « Chemins de Saint-Gilles ». Cetteroute descendant du Massif central et des Cévennes. Saint-Gilles était autrefois un port utilisé par les marchands, les pèlerins et les croisés.
Au cœur même de la Camargue, sur la branche du « petit Rhône », Saint-Gilles-du-Gard est au même niveau que la mer, son point culminant est à 40m. Par cette localisation spécifique, la ville est protégée des caprices de la Méditerranée tout en étant en contact direct avec elle.
3) La faille de Villefort.
La faille de Villefort est un col qui coupe la longue crête des Cévennes.
Article de : L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) est le portail de la biodiversité et de la géodiversité françaises
LRO3091 – Faille de Villefort à Génolhac Code GILGES : G : Structural, Structures tectoniques ou gravitaires principales
Phénomène géologique : Tectonique
Description géologique : Le granite porphyroïde du Mont Lozère est brusquement terminé, à sa bordure est, par une faille sub-verticale orientée 340° : la faille de Villefort. La dénivellation entre le plateau et le bas de pente est de l’ordre de 900 m. Le granite n’est broyé que sur une faible largeur, quelques dizaines de mètres, le long de la faille. Entre Concoules et Génolhac, la faille sépare le granite et les micaschistes. Le granite se trouve presque toujours en relief et le plan de faille forme en plusieurs endroits un petit escarpement qui peut atteindre une vingtaine de mètres. Cette faille est évidente, sur une distance d’environ 17 km, entre le Nord du massif de la Borne et le Sud du massif du Lozère. Elle tranche l’extrémité orientale du pluton du Mont Lozère, la décroche de 11 km vers le Nord et constitue un exemple classique de décrochement senestre. Fonctionnement décrochant tardi-hercynien et réactivation alpine normale probable.

4) Strabon :– La route plate n’est guère que de 800 stades (148km »)
Le Liger doit être à une distance inférieure à 148km du point de départ sur le Rhône.
Il est désormais intéressant de mesurer la distance entre La Bastide-Puylaurent et Saint-Gilles-du-Gard. On va utiliser Google-Maps en mode vélo pour éviter les grands axes routiers moderne. Dans le mode de calcul « vélo », Google-Maps propose deux trajets avec des courbes de niveau les plus plates. On peut remarquer qu’il y a le même profil entre la courbe des sites de randonnées et la route sélectionnée par Google-Maps.
Ci-dessous, en mode vélo pour éviter les grandes nationales récentes, Géoportail mesure 145 km entre Saint-Gilles -du-Gard, et La Bastide-puy-Laurent, là où elle croise l’Allier. Strabon donnait un chiffre inférieur à 800 stades ou à 148km.

Cette distance de 800 stades confirme pour la Quatrième fois que, quand Strabon parlait du LIGER, il parlait bien de L’Allier.
5) « La route plate » de Strabon sera un tronçon de :
la future « voie Régordane ».
Ou : Le chemin de Saint-Gilles-du-Gard.
145km : C’est la distance mesurée par Google-Maps. Strabon avait noté pour ce trajet 800stades c’est-à-dire 148km. L’écart est faible. La courbe de niveau est intéressante, on passe de 6m d’altitude à 1078m en 151km, soit une pente moyenne inférieure à 1/1000. Qui dit moins ?
Wiki : Les communications entre La Bastide, Villefort et Langogne se sont effectuées durant des siècles par la voie Régordane. Cette voie d’origine celtique permettait aux Volques dont la « colonia Nemesensis » (Nîmes) était la capitale, d’être en communication avec la « civitas Arveritorum » (Clermont). Dès la conquête romaine du IIe siècle av. J.-C., elle prit une double importance économique et stratégique.
– Économique d’abord : l’essor du commerce avec l’arrivée des Romains faisait augmenter les échanges sur la voie Régordane. Des « théories » de muletiers convoyaient les vins du midi vers l’Auvergne et rapportaient les fromages et salaisons du Massif central vers les plaines d’Occitanie.
Les Phéniciens la suivirent pour aller chercher de l’étain en Grande-Bretagne, métal qui leur était nécessaire à la fabrication du bronze.
– Importance stratégique : la voie Régordane longeait la frontière Est du « pays Gabales » (province romaine d’avant la conquête de la Gaule par César, comprenant les Alpes, la vallée du Rhône, les Cévennes, le Languedoc et le Roussillon). Cette voie était dominée par le Camp de César à côté de Langogne.
Cette voie conserve un rôle stratégique lors de l’expansion franque contre la Burgondie et les Wisigoths d’Espagne qui occupaient la « Septimanie », au début du vie siècle. La Septimanie était la partie sud occidentale de la Gaule, longtemps occupée par les Wisigoths et appelée aussi Gothe.
La Régordane devient une partie de la Route Royale no 106 de Moulins à Nîmes. Au fil des temps, elle devient la Route Impériale 106, la Nationale 106 et enfin la Départementale 106.
La liaison entre La Bastide et Saint-Laurent-les-Bains s’effectuait par un chemin partant de la Régordane, au niveau de la Grand ‘Halte de Trouillas. On retrouve encore de nos jours des traces de ce chemin dans les bois de la Pinède. Pendant cette même période, la liaison entre Langogne et Saint-Laurent-les-Bains s’effectue en suivant la Régordane jusqu’à Rogleton, puis une voie romaine rejoint Saint-Laurent-les-Bains par la Felgère et la vieille tour. C’est une voie de communication importante puisque dans la première moitié du XIXe siècle, environ 300 mulets passaient chaque jour devant la Felgère.
Les auberges de La Bastide servaient de halte aux pèlerins, commerçants et transhumants qui suivaient la voie Régordane reliant Saint-Gilles (Gard) au Puy-en-Velay dans la Haute-Loire. La Bastide dépendait alors de la paroisse de Chasserades. La Bastide s’est fortement développée avec l’arrivée du chemin de fer au XIXe siècle : la jonction entre le réseau du bassin d’Alès et celui de l’Auvergne a créé une traversée nord-sud du Massif central, dont a bénéficié le village, tant par l’arrivée de voyageurs venant estiver en montagne et en hiver faire du ski, que par le trafic marchandises (exportation de bois, transit de charbon).
Ci-dessous, on peut voir deux exemples d’un grand chemin dont les auteurs ont le mérite de conserver et de promouvoir cette voie antique « La Régordane ». Les informations fournies sont très complètes. A la Bastide Puy Laurent, 145 km après avoir quitté Saint-Gilles -du-Gard, elle croise l’Allier.

6) La route plate du LIGER
Strabon : « La route de terre étant toute en plaine et peu longue ».
Que “la route du LIGER” soit une hypothèse avec la Loire ou l’Allier, la route décrite par Strabon ne peut pas être complètement plate. En effet, ces rivières prennent leur source en altitude sur les sommets des Cévennes, la Loire au mont Gerbier des Joncs à 1414m tandis que l’Allier à 1485m. La connexion entre la route de Strabon et le Liger ne peut pas se faire sur une route complètement plate surtout si on part du niveau zéro. Strabon à certainement désigné : la voie la plus plate sélectionnée pamis les innombrables chemins qui existaient entre la vallée du Rhône et les cols Cévenols.
Que ce soit la Ligne SNCF, les routes ou les chemins anciens, tous ces trajets suivent les mêmes vallées pour rejoindre le LIGER. Sur la carte ancienne de droite, le grand chemin croise l’Allier ou le LIGER à la Bastide-Puy-Laurent (1024m), c’est-à-dire là ou s’arrête les 800 stades de Strabon depuis Saint-Gilles-du-Gard.
Le Cévenol est un train du service régulier sur un parcours montagneux entre Brioude et Alès, dénommé Ligne des Cévennes : La SNCF a, elle aussi, choisi le parcours le plus plat. Sachant que ses trains ne peuvent pas grimper des cotes à plus de 3%, pour rejoindre la Haute-Loire, la compagnie des chemins de fer a sélectionné un parcours optimisé. Il ne suivait certainement pas les pistes des muletiers mais il passait dans les mêmes vallées. On retrouve les mêmes villes étapes sur ce tronçon de ligne SNCF que sur le chemin de Saint-Gilles-du-Gard. Ce trajet est celui de la route plate de Strabon.

La SNCF ne s’y est pas trompé. Un train ne peut pas gravir des pentes de plus de 3%. Pour faire circuler ses trains entre la vallée du Rhône et Paris via Clermont-Ferrand, elle a sélectionné les mêmes vallées que celles que les voyageurs utilisaient depuis la nuit des temps.
Secteur Rhodanien :
Les 108km de la première partie du trajet, entre Saint-Gilles-du-Gard (alt 0m) et Génolhac (alt 582m) sont pratiquement en plaine. La pente est de 0,6m / 100m. Est-ce qu’il y a des routes plus plates que celle-là ?

Secteur Cévenol :
Sur les 42 km restants entre Génolhac et La-Bastide-Puy-Laurent, le dénivelé est de 587m. La pente moyenne est de 3,8m / 100m. Cette route ne sera jamais une étape de montagne du tour de France.

Conclusion :
“Le LIGER était l’Allier.”
César est à Décize, sur la Loire actuelle, à 45km à l’Est du bec d’Allier. Il écrit :
La Guerre des Gaules : Livre VII chapitre 34.
César fit ensuite deux parts de son armée quatre légions furent confiées à Labiénus pour marcher contre les Sénons et les Parisii, et il mena lui-même les six autres chez les Arvernes, vers la ville de Gergovie, en suivant l’Elauer ; il donna une partie de la cavalerie à Labiénus et garda l’autre part. Quand Vercingétorix apprit ces nouvelles, il coupa tous les ponts du fleuve et se mit à remonter le fleuve sur la rive opposée.
Plusieurs fois César parle du LIGER, il parle d’un fleuve au Nord du bec d’Allier. A Décize, il remonte le “LAUER” pour rejoindre Gergovie, pas le “Liger”