© Gergovie est chez les Arvernes
à Saint-Maurice-de-Lignon
Damnation mémorielle
Les localisations des villes Gauloises de Gergovie, Alésia, Cenabum, Avaricum, Uxellodunum etc. ne sont que des hypothèses. Elles avaient disparu des cartes de la Gaule, pourquoi ? À la fin d’une guerre gagnée, la tradition romaine était de raser les villes qui avaient refusé de se soumettre. Elles étaient déclarées « SACER » (lire satchère). C’était une condamnation, une réprobation sévère, voire une malédiction visant à faire disparaître de la mémoire collective ceux qui avaient oser résister à Rome.
En – 146 avant notre ère, Carthage était la capitale des Phéniciens sur un site de l’ancienne Tunisie. Elle est très connue pour avoir subi cette condamnation. Même si César ne l’a pas écrit, on se rend compte que la même solution a été appliquée à toutes les cités gauloises qui avaient refusé de se soumettre. Elles avaient disparu et aujourd’hui encore la localisation précise de chacune d’entre elles est débattue. C’est d’autant plus évident dans le cas d’une lourde défaite romaine comme celle de Gergovie.
Pour les Romains, même problème même solution
Un terme est attribué à Brennus vainqueur de Rome en -390 « VAE VICTIS » : « Malheur aux vaincus ». Il a peut-être été l’inspirateur d’une coutume barbare qui va se perpétuer à travers les siècles jusqu’à nos jours: « achever l’ennemi ». En effet, cette punition sera reprise différemment à Rome après sa victoire sur Carthage en -149. Caton l’ancien aurait terminé chacun de ses discours au sénat par « DELENDA CARTHAGO » « Il faut détruire Carthage ».
Ces traditions barbares se sont perpétuées jusqu’à notre époque. En effet, en 1918, l’Allemagne perd la première guerre mondiale. Elle considérait que le traité de Versailles était insupportable mais elle n’a pas eu d’autre choix que de le signer. L’économiste John Maynard Keynes, dans son livre « Les conséquences économiques de la paix », utilisera le terme de « paix carthaginoise ». C’est-à-dire une paix qui anéantit son ennemi vaincu.
En Gaule, en moins 52, les oppida de Gergovie et d’Alésia étaient les principaux sièges de la rébellion contre le pouvoir romain. Après la victoire totale de César, elles ont forcément subi le même sort que la ville de Carthage et ont été déclarées « maudites ». Les deux cités gauloises n’ont pas pu échapper à la règle. Contrairement à Carthage, les constructions en bois des Gaulois n’ont pas laissé de traces. Le but des Romains était de les effacer de la mémoire collective. Cette méthode a si bien fonctionné que les localisations des oppida de Gergovie et d’Alésia ont été rapidement oubliées. C’est le même cas pour les autres cités qui ont refusé de se soumettre .
1558 : Une redécouverte de Gergovie hasardeuse.
1600 ans après la bataille, Siméoni, un Florentin, qui voyageait beaucoup entre l’Italie et la France n’avait pas trouvé de mécène dans l’entourage des cours royales. Après un passage à Lyon, Guillaume Duprat, l’évêque de Clermont, le recrute pour un projet d’alimentation en eau de sa ville depuis celle de Royat. Siméoni prend alors le titre d’ingénieur.
Pendant cette période, il commence un ouvrage littéraire descriptif de la Limagne d’Auvergne. C’est là qu’il trouve au pied d’une colline, au Sud de Clermont-Ferrand, une ferme du nom de “GIRGIA“. On était en Auvergne. Il rebaptise la colline du village de Merdogne « Gergovie ». C’est donc sur sa description de la Limagne d’Auvergne que l’on redécouvre en 1560 pour la première fois le nom de « Gergovie », oppidum disparu depuis 1600 ans. L’argument de Siméoni serait aujourd’hui trop fragile pour être crédible.
Les cinq hypothèses clermontoises de Gergovie
César décrit très précisément l’oppidum et la bataille de Gergovie, une quarantaine de détails géographiques nous sont fournis. Pas grand-chose de ce qu’il décrit ne se retrouve sur la colline clermontoise de Merdogne qui est celle du site officiel. Autant d’ incohérences ont ouvert la chasse aux “Gergovie” dans la plaine de la Limagne. Trois candidats revendiquent le titre de “Gergovie”. Des découvertes importantes ont été mises au jour sur les oppida voisins. Le grand public n’est que peu informé. Il ignore que le site officiel est si peu crédible et que trois autres hypothèses ont vu le jour autour de Clermont-Ferrand. On peut les voir en cliquant sur les liens suivants :
Le site de Gergovie date de 1560 avec l’hypothèse hazardeuse de Siméoni validée par Napoléon III.
Cette hypothèse, qui proposait le site de Gergovie sur trois oppida, semble avoir disparu des radars.
Gergovie est à Saint-Maurice-de-Lignon chez les Arvernes.
Cette nouvelle hypothèse s’estime la seule à respecter, à la lettre, les textes de “La guerre des Gaules”de Jules César, ainsi que les descriptions fournies par Strabon dans sa “Géographie”. Le territoire arverne s’étendait jusqu’au Rhône. Saint Maurice de Lignon (Haute-Loire) s’intègre dans cette zone.
Où est Nemosos ?
Nemosos la métropole des Arvernes, localisée par Strabon sur le bord du Liger près de Clermont Ferrand, a disparu des cartes de la Gaule. Elle a été remplacée sur les documents d’histoire par Gergovie ? ? ?
Ils ne croient plus au site officiel de Gergovie Merdogne.
Ce qui n’implique pas qu’ils adhèrent à notre hypothèse.
L’avis d’un historien courageux.
“La petite histoire” sur LCI : Marc Mennand dit que “Gergovie est au Sud de Clermont Ferrand”. F. Ferrand lui répond “Oui si on admet le site officiel”… Aurait-il un doute sur cette localisation ? NB : F. Ferrand ne cite pas l’hypothèse à laquelle il adhère et “qui mériterait deux émissions”.
Vidéo avec un clic sur image.
Gergovie aux côtes de Clermont
Cette vidéo Dailymotion est postée par “Gergovie côtes de Clermont” Ecoutez ce qu’ils disent sur Gergovie Merdogne à partir de la treizième minute. (info P. Bourgis)
Venceslas Kruta
Venceslas Kruta, une des plus hautes “autorités” en matière de Celtisme”, ne ratifie aucune des hypothèses de site de la périphérie clermontoise. Info P.B-Teyssier