Le LIGER
Le grand fleuve de la Gaule
Les Gabares : barques à fond plat. Le terme gabarre, gabare désigne en fait plusieurs types de bateaux fluviaux de différents bassins de la façade atlantique de la France (Loire, Sèvre niortaise, Charente, Dordogne, Garonne). Leur seul point commun est celui de tous les bateaux de transports fluviaux : le fond plat appelé « sole » qui lui permet, avec un faible tirant d’eau, de porter un maximum de charge. Assez souvent aussi, ces bateaux peuvent être gréés.
Les Gabales – latin Gabali – sont un peuple gaulois inclus dans la confédération des Arvernes demeurant en Gévaudan (devenu à la Révolution le département de la Lozère). Ils participent à la coalition gauloise aux côtés des Arvernes. En 52 av. J.-C. ils participent à l’attaque de la Narbonnaise avec les Nitiobroges (Agenais) et les Rutènes (Tarn, Aubrac & Aveyron) sous le commandement de Luctérios avant de s’en prendre aux Helviens.
Sur la Loire et la Charente, cette embarcation est construite à clins, c’est-à-dire que les planches qui constituent la coque sont superposées les unes par rapport aux autres sur une certaine largeur et chevillées par des pièces de bois. Encore, sur la Charente, cette caractéristique ne concerne-t-elle que les types de gabares dits barque de lace et de Port d’Envaux. Dans les autres régions, et notamment la Dordogne, la coque est assemblée à franc-bords.
On ne peut que remarquer que de nombreuses embarcations entre le LIGER et l’Océan portent de partout le même nom. « Gabares ». Le LIGER et sa rive gauche étaient partiellement le pays des Gaulois : « Les Gabales ».
Gabares / Gabales ????
Ces embarcations ne remontaient pas systématiquement les cours d’eau. Elles étaient réutilisées sur place alors, rien de surprenant qu’elles aient gardées le nom de Gabales.
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Carte du pays des Gabares.
NB : Pas de Gabares sur les bassins versant du Rhône et de la Seine. Ce type d’embarcation semble se concentrer à l’Ouest du LIGER. Ceci laisse à penser que ce sont peut-être les « Gabales », peuples Gaulois de la partie Allier du Liger qui ont donné le nom à ces bateaux. Ils portaient aussi le nom de sapinières. Le sapin, arbre résineux des montagnes était le bois utilisé pour la construction de ces chalands. Arrivées à destination, ils étaient partiellement démantelés.
Riom est à la croisée de toutes ces routes fluviales. Le bassin de l’Allier entre les deux cités de Billom et de Riom était très peuplé au début de notre ère. Au centre de la Gaule, cette localisation était idéale pour enrichir la ville jusqu’à lui conférer une puissance économique au moins aussi importante que celle de Narbonne. Strabon ne pouvait l’ignorer. Il a comparé les puissances commerciales entre ces deux pôles.
Strabon : Livre IV ch. II.1 : Narbonne et Corbilon étaient pourtant les deux principales villes de commerce de la Gaule.
Conclusion.
Les « Gabares » sont des bateaux uniquement l’ouest de la Gaule. Les Gabales sont à l’Ouest du LIGER (Allier). Gabares et Gabales sont des noms, phonétiquement très proches qu’il est difficile de ne voir qu’une coïncidence linguiste entre eux. En tous cas, cette hypothèse relie les communications des fleuves de l’océan Atlantique au LIGER et particulièrement aux villes de Riom et de Billom. C’est ici qu’il y a le passage au travers de la chaine des volcans d’Auvergne vers l’Ouest. Ces villes paraissent bien localisées pour être la zone de Corbillon, l’emporium du LIGER dont parle Strabon.
César est à Décize, sur la Loire actuelle, à 45km à l’Est du bec d’Allier. Il écrit :
La Guerre des Gaules : Livre VII chapitre 34.
César fit ensuite deux parts de son armée quatre légions furent confiées à Labiénus pour marcher contre les Sénons et les Parisii, et il mena lui-même les six autres chez les Arvernes, vers la ville de Gergovie, en suivant l’Elauer ; il donna une partie de la cavalerie à Labiénus et garda l’autre part. Quand Vercingétorix apprit ces nouvelles, il coupa tous les ponts du fleuve et se mit à remonter le fleuve sur la rive opposée.
Plusieurs fois César parle du LIGER, il parle d’un fleuve au Nord du bec d’Allier. A Décize, il remonte le “LAUER” pour rejoindre Gergovie, pas le “Liger”