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Livre VII : chapitre 24.

– 52 : Les Romains construisent une terrasse.

Traduction : L.-A. Constans, 1926 :  “La guerre des Gaules” 

24. Tout cela mettait obstacle au siège ; les soldats étaient, en outre, retardés dans leurs travaux par un froid opiniâtre et des pluies continuelles ; ils surent néanmoins, en travaillant sans relâche, venir à bout de toutes ces difficultés, et en vingt-cinq jours ils construisirent une terrasse qui avait trois cents trente pieds (100m) de large et quatre-vingts pieds (27m) de haut. Elle touchait presque le rempart ennemi, et César, qui selon son habitude passait la nuit sur le chantier, exhortait ses soldats à ne pas perdre un instant, quand peu avant la troisième veille on remarqua qu’une fumée s’élevait de la terrasse ; l’ennemi y avait mis le feu par une mine. Au même moment, tout le long du rempart une clameur s’élevait, et les ennemis faisaient une sortie par deux portes, de chaque côté des tours. D’autres jetaient du haut du mur sur la terrasse des torches et du bois sec, ils versaient de la poix et tout ce qui était de nature à activer l’incendie il était difficile, dans ces conditions, de régler la défense, de décider où il fallait d’abord se porter et à quel danger il fallait parer. Pourtant, comme, par ordre de César, deux légions veillaient toujours devant le camp, et que des forces plus considérables travaillaient au chantier en se relayant, la défense s’organisa vite les uns tenaient tête aux ennemis qui débouchaient des portes, les autres ramenaient les tours en arrière et faisaient une tranchée dans le terrassement, tandis que tout ce qui était au camp accourait pour éteindre le feu.

Hypothèse officielle.

Le siège d’Avaric (renommé Avaricum par les Romains), aboutit à la prise de la ville (l’actuelle Bourges) par les légions romaines lors de la guerre des Gaules. Cette victoire mit en échec la tactique de la terre brûlée prônée par Vercingétorix.

https://www.persee.fr/doc/sracf_1159-7151_2009_act_35_1_1407

 

            Cette belle maquette représente le point de contact de l’assaut romain sur Avaricum. Au plus haut du talus de 27m, construit par les romains « sous le feu gaulois », deux tours sont hissées sur les pentes.

Siège d’Avaricum à Bourges (Wiki)

      Tout ceci nous parait improbable sur le site de Bourges. Il faudrait :

1) Un talus de 25m de hauteur qui impose la construction d’une rampe de la même hauteur. Dans ce centre ville, où est-il ?

2) Avec une pente maximale de 5%, il faudrait une rampe de plus de 500m de long pour grimper la tour à 25m de hauteur.

3) Un oppidum entouré d’une part de marécages et d’autre part, une rivière.

4) Remblayer 25m de hauteur de terre sur 300m de large sous le feu ennemi est improbable, difficile à concevoir.

Tout ceci ne manquerait pas d’avoir laissé des traces dans le paysage. Il n’y a rien de tout ça sur le site officiel en centre ville de Bourges. Pour nous, la localisation d’AVARICUM sur la ville de Bourges n’est pas conforme au texte de César.

Où est ce fameux talus de 25m de hauteur?
ville de Bourges

Hypothèse : « Localisation AVARICUM »

 

Il est temps pour nous d’essayer de localiser la Ville d’Avaricum pour comprendre plus clairement le déroulement de la bataille. Ce sera chose facile, César donne beaucoup d’indices.

  • Chapitre 15. //presque de tous côtés Avaricum est entourée par l’eau courante et le marais, et n’offre qu’un accès, qui est d’une extrême étroitesse. // Comme pour beaucoup d’oppida, un seul accès carrossable est possible pour rentrer dans la ville.
  • Chapitre 17. //César campa devant la ville du côté où les cours d’eau et les marais laissaient, comme nous l’avons dit, un étroit passage // Ceci implique que le camp de César est proche d’un endroit où un cours d’eau alimente une rivière et un autre alimente un marécage. Entre ces deux sources, un étroit passage est l’unique accès à la ville.
  • Chapitre 17. // la nature du terrain interdisait la circonvallation. // C’est logique puisque Vercingétorix n’est pas dans la ville. Encercler la ville imposerait la construction d’une contrevallation et d’une circonvallation.

            Le village de Plainpied-Givaudins semble être le lieu où César a construit ses tours d’assaut. C’est l’accès à un « oppidum » de 70ha si on mesure la surface à l’altitude de 150m.

L’oppidum d’AVARICUM

L’oppidum est entouré d’une rivière « L’Auron » à l’Est et d’un marécage à l’Ouest. Il n’y a qu’un seul passage étroit et carrossable, il est au niveau de Plainpied-Givaudins dont le toponyme « Plainpied » est parlant. C’est le point de jonction entre deux collines, reliées par les pieds, qui a dû être remblayé par les troupes de César pour mettre à niveau ce passage étroit afin de pouvoir faire rouler deux tours d’assaut.

Sur d’autres oppida, ce passage se nomme souvent « Barry ou Barras ». Il marque souvent l’unique passage carrossable à la place forte. Exemples.

St Maurice de Lignon c’est Les Barrys.

Essumain, c’est « Le Barras ».

Gorgobina des Boïens, c’est le Barra.

St Denis des murs, c’est « La Barrière »

Cabreret, Uxellodunum) c’est le Barricou.

Hypothèse Géographique.

Deux collines aux sommets plats sont reliées par le pied.

Un fossé de 27m de profondeur les sépare. Il sera comblé.

Elles sont de même niveau. D’un côté, on doit trouver des marécages et de l’autre, une rivière. Les Bituriges sur une et les Romains sur l’autre. César construit une terrasse qui comble le vide entre ces deux collines. Elle mesure 100m de large et 27m de haut au plus profond. Le remblai entrecroisé de bois arrive presqu’au pied des remparts. (Ch. 15) On pense que César qui avait apprécié la méthode de construction des murus gallicus en a copié le principe. Sur la terrasse, un chemin de roulement en bois permettra de faire avancer les tours d’assaut. Tout est construit sous des abris pour se prévenir des tirs ennemis. L’ensemble est parfaitement plat. Les Gaulois vont essayer d’y mettre le feu. Les tours d’assaut peuvent avancer à plat jusqu’au pied de la muraille.

Evolution du talus qui relie par le pied, deux collines au sommets plats.

Du coté nord, l’oppidum et le camp de César du coté sud.

Les dux tours d’assaut vont pouvoir s’avancer sur un chemin de roulement en bois au fur et à mesure de l’avancement du dernier niveau.

 

 

La toponymie confirme cette hypothèse.

 

  • Les sièges. Ce toponyme est sans appel pour désigner le lieu du siège.
  • Les Moées. Sans doute : Mauers ou Murs.
  • Plainpied. C’est le passage de 300 pieds (100m) de terrasse décrit par César.
  • La Jambe levée va très bien expliquer « la forme de la tour d’assaut qui a survécu ».
  • Les Arotées. Murus Gallicus pour stopper les Romains.
  • Bois de la Loge. Comme on l’a vu et on le reverra, bois de la Légion.
  • L’Auzon est le nom de la rivière mentionnée par César.
  • A l’Ouest de la « Rampenne », les marécages décrits par César.
  • Les Trapières. Lieux piégés pour la défense de l’oppidum

 Hypothèse : « deux tours de siège »

Ch. 25 : Le reste de la nuit s’était écoulé et on combattait encore sur tous les points ; l’espoir de vaincre se ranimait sans cesse chez l’ennemi, d’autant plus qu’il voyait les mantelets des tours consumés par le feu //

Ch. 27 : Le lendemain César fit avancer une tour et redresser les terrassements qu’il avait entrepris // il promit des récompenses pour ceux qui auraient les premiers escaladé le rempart, et donna le signal de l’assaut. Ils bondirent soudain de toutes parts et eurent vite fait de garnir la muraille.

On peut mesurer sur Géoportail la largeur de la bande de terre entre les deux collines. Elle est d’une centaine de mètres, identique à la mesure de la terrasse de César. 330 pieds x 29,4cm  ⇒ 97m

César a élaboré son plan d’attaque en face d’un mur de la ville. Le ravin de 25m de profond qui sépare les deux collines semble infranchissable pour les Gaulois. Cent mètres séparent ces deux collines. C’est sans compter sur le génie civil des Romains.

César va faire combler ces 100m qui le sépare des murs ennemis. Pendant ce temps, d’autres compagnies construisent deux tours en bois.

            La forme des tours d’assaut devait ressemblée à une jambe dont le dessus du pied permettait de protéger les légionnaires qui préparaient le terrain pour faire avancer les tours. La tour qui n’a pas brulée a dû rester longtemps sur place et a dû être à l’origine du toponyme unique en Gaule : « La jambe levée ». Mais ce n’est pas le seul toponyme qui a marqué la présence de cette bataille sur ce coin du Berry.

 

Au fur et à mesure que le comblement du fossé avance, d’autres légionnaires font progresser les tours en direction de l’ennemi.

Un sabot devant ces tours permet de protéger les terrassiers qui comblent le fossé sur lequel, ils construisent deux chemins de roulement.

Avec des tirs de balistes situées en haut des tours l’artillerie romaine protègent l’avancée du chantier.

Arrivé au pied du mur, c’est l’assaut romain, les Bituriges lancent des projectiles incendiaires pour détruire les tours. Les Romains escaladent les remparts. Le combat fait rage.

Les Bituriges parviennent à incendier une des deux tours. Mais l’art du combat ajouté à la puissance de l’armée romaine ont eu raison de la détermination des Bituriges. Ils désertent le rempart. Le reste de l’armée romaine entre dans la ville et massacrent tous ceux qui n’ont pas réussi à s’enfuir. Les femmes, les enfants et les vieillards n’échapperont pas au génocide. La victoire romaine est totale. La ville va être pillée.

Vercingétorix était dans son campement trop éloigné pour avoir eu le temps de réagir. Il n’aura pas participé au combat.

 

Plain-Pied-Givaudin. 

L’origine de ce toponyme “Givaudin” est inconnue pour cette commune. Mais il existe une coïncidence toponymique interressante qui, si notre hypothèse est juste, remonterait à la guerre des Gaules sur l’épisode d’AVARCUM. Voici le texte :

5. Ayant, par de telles cruautés, rassemblé en peu de temps une armée, il envoie chez les Rutènes, avec une partie des troupes, le Cadurque Luctérios, homme d’une rare intrépidité, et part lui-même chez les Bituriges. Ceux-ci, à son arrivée, envoient une ambassade aux Héduens, dont ils étaient les clients, pour leur demander de les aider à soutenir l’attaque des ennemis. Les Héduens, sur l’avis des légats que César avait laissés à l’armée, envoient au secours des Bituriges des cavaliers et des fantassins. Quand ceux-ci eurent atteint Le Liger (La Loire), qui sépare les deux peuples, ils s’arrêtèrent, et, au bout de peu de jours, ils s’en retournent sans avoir osé franchir le fleuve ; ils rapportent à nos légats que s’ils ont fait demi-tour, c’est qu’ils craignaient la perfidie des Bituriges, car ils ont appris que leur intention était de les envelopper, eux d’un côté, les Arvernes de l’autre, au cas où ils auraient passé le fleuve (Le Liger) . Agirent-ils ainsi pour le motif qu’ils déclarèrent aux légats, ou obéissaient-ils à des pensées de trahison ? N’ayant là-dessus aucune certitude, nous ne croyons pas devoir rien affirmer. Les voyant s’en aller, les Bituriges s’empressent de se joindre aux Arvernes.

Luctérios le Cadurque (Cahors) et ses troupes ont occupé l’oppidum d’AVARICUM bien avant que César n’entre en Gaule et jusqu’à la prise de cette ville par ses légions. Est ce que ce ne serait pas Luctérios le Cadurque et son contingeant qui auraient laissé le nom “Gévaudan” à cet oppidum? Si la ville de Cahors n’est pas dans les limites géographiques du Gévaudan moderne, elle en est voisine. Le Quercy était peut être inclus dans le Gévaudan à cette époque. 

Livre VII : chapitre 25.

– 52 : César loue l’abnégation des Gaulois.

Traduction : L.-A. Constans, 1926 :  “La guerre des Gaules” 

 

            Ch. 25 : Le reste de la nuit s’était écoulé et on combattait encore sur tous les points. L’espoir de vaincre se ranimait sans cesse chez l’ennemi, d’autant plus qu’il voyait les mantelets des tours consumés par le feu, qu’il se rendait compte de la difficulté qu’éprouvaient les nôtres pour venir, à découvert, au secours de leurs camarades, et que sans cesse, de leur côté, des troupes fraîches remplaçaient les troupes fatiguées. Tout le sort de la Gaule leur paraissait dépendre de cet instant. Il se produisit alors à nos regards quelque chose qui nous parut digne de mémoire, et que nous n’avons pas cru devoir passer sous silence. Il y avait devant une porte un Gaulois qui jetait vers la tour en feu des boules de suif et de poix qu’on lui passait de main en main. Un trait parti d’un scorpion, lui perça le côté droit et il tomba sans connaissance. Un de ses voisins, enjambant son corps, le remplaça dans sa besogne. Il tomba de même, frappé à son tour par le scorpion, un troisième lui succéda, et au troisième un quatrième et le poste ne cessa d’être occupé par des combattants jusqu’au moment où, l’incendie ayant été éteint et les ennemis repoussés sur tout le front de bataille, le combat prit fin.

            César décrit et admire l’abnégation des Gaulois qui se sacrifient les uns derrière les autres pour incendier les ouvrages en bois des Romains. Aujourd’hui, on dirait de ces Gaulois que ce sont des « kamikazes ». 

            Le toponyme « La Jambe Levée » est au singulier alors qu’il y a eu deux tours de construites. C’est simplement que la deuxième a due, soit être brulée par des torches gauloises, soit écroulée sur les sapes des Gaulois.

Livre VII : chapitre 26.

– 52 : Des Gaulois veulent fuir de la ville.

Traduction : L.-A. Constans, 1926 :  “La guerre des Gaules” 

 

 

            Ch. 26 : Ayant tout essayé, et toujours sans succès, les Gaulois, le lendemain, décidèrent d’abandonner la ville. Vercingétorix les y exhortait, le leur ordonnait. En tâchant d’effectuer cette opération dans le silence de la nuit, ils espéraient y réussir sans trop de pertes, parce que le camp de Vercingétorix n’était pas loin de la place, et que le marécage qui formait entre celle-ci et les Romains une ligne continue retarderait la poursuite. Ils faisaient déjà leurs préparatifs, la nuit venue, quand soudain les mères de famille accoururent sur les places et se jetant, en larmes, à leurs pieds, les supplièrent de mille façons de ne pas les livrer à la cruauté de l’ennemi, elles et leur commune progéniture, à qui la faiblesse du sexe ou de l’âge ne permettait pas la fuite. Quand elles les virent inflexibles – en général, dans les cas de péril extrême, l’âme en proie à la peur reste inaccessible à la pitié – elles se mirent à crier toutes ensemble et à signaler aux Romains le projet de fuite. Alors les Gaulois, craignant que la cavalerie romaine ne leur coupât la route, renoncèrent à leur dessein.

 

            Les assiégés décident de s’enfuir de la ville avec l’aval de Vercingétorix. Ils abandonnent sans vergogne les familles aux Romains. Mais les femmes, enfants et vieillards abandonnés crient pour alerter les Romains. Les fugitifs ont peur d’être surpris et massacrés par la cavalerie de César.  Ils font demi-tour et rentrent en ville. On pense que les fuyards sont plutôt ce qu’il reste des 10 000 hommes envoyés en renfort par Vercingétorix dans la ville. (Ch20)

« Vercingétorix décide d’envoyer dans la place dix mille hommes »

Livre VII : chapitre 27.

– 52 : L’assaut final.

Traduction : L.-A. Constans, 1926 :  “La guerre des Gaules” 

 

            Ch. 27 : Le lendemain César fit avancer une tour et redresser les terrassements qu’il avait entrepris ; là-dessus il se mit à pleuvoir abondamment, et ce temps lui parut favorable pour décider l’attaque, car il apercevait quelque relâchement dans la garde du rempart ; il dit à ses soldats de ralentir leur travail, et leur fit connaître ce qu’il attendait d’eux. Il réunit secrètement les légions, en tenue de combat, en deçà des baraques, et les exhorta à cueillir enfin après tant de fatigues le fruit de la victoire ; il promit des récompenses pour ceux qui auraient les premiers escaladé le rempart, et donna le signal de l’assaut. Ils bondirent soudain de toutes parts et eurent vite fait de garnir la muraille.

 

            On peut comprendre que les terrassements, fragilisés par les sapes des Gaulois et par ce temps de pluie abondante, risquent de s’effondrer sous le poids d’une tour d’assaut.  César les fait relever. Il va profiter de la pluie pour lancer un assaut décisif, tandis que Vercingétorix n’est pas dans le secteur. Deux modes d’attaque s’installent devant le mur des Gaulois.

            Premièrement des assauts avec des échelles pour occuper les remparts par l’infanterie.

            Deuxièmement, des tirs nourris de soutien par l’artillerie protègent les assaillants. Nulle part il y a d’écrit que les tours avaient des passerelles d’accès aux remparts.

 

 

Livre VII : chapitre 28.

– 52 : Massacre les habitants d’Avaricum.

Traduction : L.-A. Constans, 1926 :  “La guerre des Gaules” 

 

 

            Ch. 28 : Les ennemis, effrayés par ce coup inattendu, furent chassés du mur et des tours ; ils se reformèrent sur le forum et sur les places, résolus à faire front du côté où viendrait l’attaque et à livrer une bataille rangée. Mais quand ils virent qu’au lieu de descendre lutter de plain-pied nos soldats les enveloppaient en occupant toute la muraille, ils craignirent de se voir ôter toute chance de retraite et, jetant leurs armes, ils gagnèrent d’un seul élan l’extrémité de la ville ; là, comme ils se pressaient devant l’étroite issue des portes, nos fantassins les massacrèrent, tandis que ceux qui étaient déjà sortis tombaient sous les coups de nos cavaliers. Personne ne pensa au butin ; excités par le souvenir du carnage de Cenabum et par les fatigues du siège, ils n’épargnèrent ni les vieillards, ni les femmes, ni les enfants. Bref, d’un ensemble d’environ quarante mille hommes, à peine huit cents, qui s’enfuirent hors de la ville aux premiers cris, arrivèrent sains et saufs auprès de Vercingétorix. Celui-ci, craignant que leur arrivée tumultueuse et l’émotion que leur vue provoquerait dans une foule impressionnable ne fussent cause d’une émeute, les reçut en pleine nuit et silencieusement, ayant pris soin de disposer sur la route, à bonne distance du camp, ses compagnons d’armes et les chefs des cités, qui avaient mission de les trier et de conduire chaque groupe vers les divers quartiers assignés au début de la campagne à chaque peuple.

 

      Le texte est très clair. A Avaricum, les Romains, une fois de plus, sont les vainqueurs. Le souvenir du carnage des commerçants Romains massacrés à Cenabum, a motivé la violence faite à la population. Elle sera exterminée.

            Les préparatifs pour ce combat final ont duré plus d’un mois. On notera la non-participation de Vercingétorix dans cette bataille.L’assaut romain a été si rapide que le chef gaulois, dans son camp trop éloigné, n’a pas eu le temps de réagir.  

            Ce jour de pluie violente est idéal pour que Vercingétorix ne soit pas prévenu par des signaux de fumée. La pluie rendait difficile l’incendie des deux tours d’assaut proches des murs gaulois. La prise de la ville a été rapide.  Le temps que Vercingétorix soit averti par un messager et qu’il ne revienne, la ville était prise.

            Vercingétorix va gérer la fuite des survivants. Il a peur qu’ils ne provoquent des émeutes dans son camp. Il les dispersera de nuit dans des lieux différents. C’est la seule action qu’on peut lui attribuer pour cette bataille.

 

 

Livre VII : chapitre 29.

– 52 : Vercingétorix harangue ses troupes.

Traduction : L.-A. Constans, 1926 :  “La guerre des Gaules” 

 

 

            Ch. 29 : Le lendemain ayant convoqué le conseil, il apporta aux siens consolations et encouragements, les invitant à ne pas se laisser abattre ni bouleverser pour un revers : « Ce n’est point par leur valeur et en bataille rangée que les Romains ont triomphé, mais grâce à une technique, à un art des sièges qui ont surpris l’ignorance des Gaulois. On se trompe, si l’on s’attend, dans la guerre, à n’avoir que des succès. Pour lui, il n’a jamais été d’avis de défendre Avaricum, eux-mêmes en sont témoins ; le malheur est dû au manque de sagesse des Bituriges et à l’excessive complaisance des autres. N’importe, il aura vite fait de le réparer par de plus importants succès. Les peuples gaulois qui se tiennent encore à l’écart entreront, par ses soins, dans l’alliance, et il fera de toute la Gaule un faisceau de volontés communes auquel le monde entier même sera incapable de résister ; ce résultat, il l’a déjà presque atteint. En attendant, il est juste qu’ils veuillent bien, pour le salut de tous, se mettre à fortifier le camp, afin d’être mieux à même de résister aux attaques soudaines de l’ennemi. »

 

            Vercingétorix ne se démonte pas : non sans arrogance, il se dédouane de la responsabilité de la défaite. Il invoque la supériorité technologique des ennemis, alors que lui-même ne semble pas avoir gêné les assauts des Romains pendant la bataille. Là encore, on peut mettre en cause le texte de César. Mais, ces défaites gauloises successives démontent l’argument que Vercingétorix aurait appris les techniques de guerre des Romains à leur contact, en tant qu’otage, au cours d’une partie de sa jeunesse.

 

 

 

Livre VII : chapitre 30.

– 52 : Vercingétorix est reconduit à son poste.

Traduction : L.-A. Constans, 1926 :  “La guerre des Gaules” 

 

 

            Ch. 30 : Ce discours ne déplut pas aux Gaulois : on lui savait gré surtout de n’avoir pas perdu courage après un coup si rude, de ne s’être point caché ni dérobé aux regards : on lui reconnaissait des dons supérieurs de discernement et de prévision, parce qu’il avait été d’avis, alors que la situation était entière, d’abord d’incendier Avaricum, puis de l’abandonner. Aussi, tandis que les autres chefs voient les revers diminuer leur autorité, lui, au contraire, après un échec, grandissait de jour en jours. En même temps, ses assurances faisaient naître l’espoir que les autres cités entreraient dans l’alliance ; les Gaulois se mirent alors, pour la première fois, à fortifier leur camp le choc avait été si rude que ces hommes qui n’étaient pas habitués au travail pensaient devoir se soumettre à tout ce qu’on leur commandait.

 

Vercingétorix démontre que si les Bituriges avaient suivi ses conseils, César aurait été obligé de quitter le pays sous la pression de la faim. Convaincus par son discours, les Bituriges respecteront les alliances passées au début de la guerre.

 

  

Livre VII : chapitre 31.

– 52 : Vercingétorix recompose son armée.

Traduction : L.-A. Constans, 1926 :  “La guerre des Gaules” 

 

 

Ch. 31 : Cependant Vercingétorix, comme il l’avait promis, faisait tous ses efforts pour adjoindre à la coalition les autres cités, et cherchait à en gagner les chefs par des présents et des promesses. Il choisissait pour atteindre ce but les auxiliaires les plus qualifiés, ceux à qui l’habitude de leur éloquence ou leurs relations d’amitié donnaient le plus de moyens de séduction. Il s’occupe, d’autre part, d’équiper et d’habiller les soldats qui avaient pu s’échapper lors de la prise d’Avaricum ; pour réparer les pertes de ses effectifs, il demande aux différents peuples de lui fournir un certain nombre de soldats, fixant le chiffre et la date avant laquelle il veut les voir amener dans son camp ; en outre, il ordonne qu’on recrute et qu’on lui envoie tous les archers, qui étaient très nombreux en Gaule. De semblables mesures lui permettent de combler rapidement les pertes d’Avaricum. C’est sur ces entrefaites que Teutomatos, fils d’Ollovico et roi des Nitiobroges, dont le père avait reçu du Sénat le titre d’ami, vint le rejoindre avec une forte troupe de cavaliers de sa nation et des mercenaires qu’il avait recrutés en Aquitaine.

            Vercingétorix veut continuer la guerre, ses défaites successives ne l’arrêtent pas. Il va chercher des alliances nouvelles et demander des renforts pour compenser ses pertes.

Hypothèse : « Toponymique »

 

Ce toponyme Gaulois semble être composé de deux parties :

            « Ava » qui pourrait bien être une modification phonétique de aqua, aigue, eau. Cette permutation entre les lettres « V » & « G » est courante. Ex : Guêpe et Vespa, Guillaume et William etc. La permutation existe aussi entre les lettres « C » & « G » ex : Cenabum et Genabum.

            « Ric » a le sens de Puissant, riche. Mais à côté de « AVA » il ne semble pas signifier « Eau Puissante » mais peut être que dans cette région ou l’eau est partout et dont l’abondance fertilise les cultures, Avaricum pourrait avoir le sens de pays « riche en eau » ou pays « abondant en eau » César disait Ch. 9 : /les bituriges vivent dans une région très fertile / …

Nous avons laissé César, avec ses dix légions, à Avaricum (Bourges) sur la rive gauche du Liger.

Son but est Gergovie. 

Aux chapitres suivants 32 & 33 , nous verrons que César sera sollicité par ses Alliés Eduens pour arbitrer un conflit. C’est César qui va choisir le lieu de la réunion, ce sera à Décize à 45km à l’Est du bec d’Allier.

Ce choix est surprenant si Gergovie était près de Clermont-Ferrand. En effet, dans ce cas, il s’oblige inutilement à déplacer ses 10 légions de 45km à l’Est du Liger pour les faire revenir sur la même rive  Ouest  avant de descendre au Sud sur Gergovie. 

Ce choix est logique si Gergovie est sur la Loire Décize est sur sa route.

Dans les chapitres ci dessous, César va remonter le cours d’un fleuve qu’il nomme  le LAUER pour aller à Gergovie. Vercingétorix va le précéder sur la rive gauche et détruire les ponts pour bloquer César sur la rive droite.

Petit rappel:

1) C’est le Liger qui passe à Némossos la métropole des Arvernes.

2) A Avaricum Vercingétorix a renforcé sa notoriété parce que ses alliés Bituriges ne l’ont pas écoutés quand il leur demandait de bruler les villes et la campagnes pour affamer les 10 légions Romaines.

Vercingétorix précède César sur la route de Gergovie. Pourquoi est ce qu’il ne pratique pas la politique de la terre brulée  devant l’avancée des Romains ?

1) Si Gergovie est à St Maurice de Lignon, tout s’explique. C’est parce que sa route vers Gergovie est toute entière en territoire Eduens. Faire bruler leurs campagnes et leurs villes équivaudrait à une déclaration de guerre. Vercingétorix n’a pas d’intérêt à se mettre à dos une tribu aussi puissante dont il espère que les divisions politique tourneront à l’avantage de la Coalition gauloise.

2)  Si Gergovie est près de Clermont Ferrand c’est impensable de sa part.

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