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Trois fois César parle du fleuve ELAUER

ch 34, 35: Quand César remonte ce fleuve pour aller à Gergovie.

ch 53: Quand césar quitte Gergovie

Dans toutes les traductions de la guerre des Gaules, on lit “l’Allier” à la place du nom “ELAUER” alors que depuis Strabon, Ptolémée et sur les documents du Moyen âge, le fleuve Clermontois est nommé des dizaines  de fois “le LIGER” D’où l’intérêt de mettre le texte en Latin pour travailler avec le vrai nom des fleuves de la Gaule au lieu d’utiliser les   traductions faites depuis l’hypothèse Siméoni.

César à Décize remonte l’ELAUER vers Gergovie

[7,34] XXXIV. Après cette décision, il engagea les Édues à oublier leurs querelles et leurs dissensions, pour s’occuper uniquement de la guerre, assurés qu’ils étaient de recevoir, après la soumission de la Gaule, les récompenses qu’ils auraient méritées; il les chargea de lui envoyer promptement toute leur cavalerie et dix mille fantassins, dont il ferait des détachements pour escorter ses convois. Divisant son armée en deux corps, il donne quatre légions à Labiénus pour aller chez les Sénons et les Parises; lui-même, à la tête de six autres légions, il s’avance vers Gergovie, le long de la rivière Elauer. Il avait donné à Labiénus une partie de la cavalerie, et gardé le reste avec lui. A la nouvelle de la marche de César, Vercingétorix fit aussitôt rompre tous les ponts de la rivière, et remonta le fleuve sur la rive gauche.

Pourquoi est ce que César choisi la ville de Décize pour conduire cet arbitrage ? Parce que Décize est sur le territoire des Eduens, sur le fleuve “Lauer” et sur la route de Gergovie à St Maurice de Lignon

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Du texte à l’hypertexte

[7,34] Hoc decreto interposito cohortatus Aeduos, ut controuersiarum ac dissensionis obliuiscerentur atqueomnibus omissis his rebus huic bello seruirent eaque quae meruissent praemia ab se deuicta Galliaexspectarent equitatumque omnem et peditum milia decem sibi celeriter mitterent, quae in praesidiis reifrumentariae causa disponeret, exercitum in duas partes diuisit: quattuor legiones in Senones ParisiosqueLabieno ducendas dedit, sex ipse in Aruernos ad oppidum Gergouiam secundum flumen Elaver duxit; equitatus partem illi attribuit, partem sibi reliquit. Qua re cognita Vercingetorix omnibus interruptis eiusfluminis pontibus ab altera fluminis parte iter facere coepit.

Diversion de César pour traverser l’ ELAUER

[7,35] XXXV. Les deux armées étaient en présence, les camps presque en face l’un de l’autre; et les éclaireurs disposés par l’ennemi empêchaient les Romains de construire un pont et de faire passer les troupes. Cette position devenait très embarrassante pour César, qui craignait d’être arrêté une partie de l’été par la rivière, Elauer n’étant presque jamais guéable avant l’automne. Pour y obvier, il campa dans un lieu couvert de bois, vis-à-vis l’un des ponts que Vercingétorix avait fait détruire; et s’y tenant caché le lendemain avec deux légions, il fit partir le reste des troupes avec tous les bagages, dans l’ordre accoutumé, en retenant quelques cohortes; pour que le nombre des légions parût au complet. II ordonna de faire la plus longue marche possible, et quand il put supposer, d’après le tempsé coulé, que l’armée était arrivée au lieu du campement, il se mit à rétablir le pont sur les anciens pilotis, dont la partie inférieure était restée intacte. L’ouvrage fut bientôt achevé: César fit passer les légions, prit une position avantageuse, et rappela les autres troupes. A cette nouvelle, Vercingétorix, pour n’être pas forcé de combattre malgré lui, se porta en avant à grandes journées.

Aux chapitres 35, César va  remonter un fleuve « l’ELAUER » pour aller à Gergovie. Vercingétorix va faire devancer les six légions Romaines en détruisant les ponts sur le fleuve pour bloquer César sur la rive droite. 

Pourquoi est ce que Vercingétorix n’a pas pratiqué la politique de la terre brulée devant l’armée de César?

Si Gergovie est a St Maurice de Lignon, on le comprend facilement: C’est par ce que César remonte le LAUER chez les Eduens. Bruler leurs terres équivaudrait à une déclaration de guerre contre eux, ce que ne veut surtout pas Vercingétorix dont l’intérêt est de rallier les tribus Gauloises contre César.

Si Gergovie est près de Némossos, il est impensable que Vercingétorix n’ait pas incendié ses terres Arvernes devant l’avancée Romaine. 

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Du texte à l’hypertexte

[7,35] Cum uterque utrimque exisset exercitus, in conspectu fereque e regione castris castra ponebantdispositis exploratoribus, necubi effecto ponte Romani copias traducerent. Erat in magnis Caesarisdifficultatibus res, ne maiorem aestatis partem flumine impediretur, quod non fere ante autumnum Elaveruado transiri solet. Itaque, ne id accideret, siluestri loco castris positis e regione unius eorum pontium, quosVercingetorix rescindendos curauerat, postero die cum duabus legionibus in occulto restitit; reliquas copiascum omnibus impedimentis, ut consueuerat, misit, apertis quibusdam cohortibus, uti numerus legionumconstare uideretur. His quam longissime possent egredi iussis, cum iam ex diei tempore coniecturam ceperatin castra peruentum, isdem sublicis, quarum pars inferior integra remanebat, pontem reficere coepit. Celeritereffecto opere legionibusque traductis et loco castris idoneo delecto reliquas copias reuocauit. Vercingetorix recognita, ne contra suam uoluntatem dimicare cogeretur, magnis itineribus antecessit.

César quitte Gergovie trois jours plus tard, il  retraverse l’ELAUER

[7,53] LIII. Tel fut le discours de César, à la fin duquel il releva le courage des soldats; il leur dit de ne pas se laisser abattre par cet événement, et de ne point attribuer au courage de l’ennemi ce qu’il n’avait dû qu’à sa bonne position; et persistant dans ses projets de départ, il fit sortir les légions du camp et les mit en bataille sur un terrain favorable. Vercingétorix descendit aussi dans la plaine : après une légère escarmouche de cavalerie, où César eut le dessus, il fit rentrer ses troupes. Il en fut de même le lendemain; jugeant alors l’épreuve suffisante pour rabattre la jactance des Gaulois et raffermir le courage des siens, il décampa pour se rendre chez les Édues. Les ennemis n’essayèrent même pas de le suivre, et le troisième jour, il arriva sur les bords de Elauer, rétablit le pont et le passa avec l’armée.

Même s’il ne faut pas prendre avec une grande précision ce texte ancien, on peut tout de même retenir que César a reconstruit un pont près de St Rambert. C’est à trois jours de Gergovie St Maurice et chez les Ségusiaves, clients des Eduens. Qui dit mieux ?

PS: Ce livre est une réédition de 1835. Il a été écrit avant les polémiques sur Gergovie.

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Du texte à l’hypertexte

[7,53] Hac habita contione et ad extremam orationem confirmatis militibus, ne ob hanc causam animopermouerentur neu quod iniquitas loci attulisset id uirtuti hostium tribuerent, eadem de profectione cogitansquae ante senserat legiones ex castris eduxit aciemque idoneo loco constituit. Cum Vercingetorix nihil magisin aequum locum descenderet, leui facto equestri proelio atque secundo in castra exercitum reduxit. Cum hocidem postero die fecisset, satis ad Gallicam ostentationem minuendam militumque animos confirmandosfactum existimans in Aeduos mouit castra. Ne tum quidem insecutis hostibus tertio die ad flumen Elaveruenit; pontem refecit exercitumque traduxit.

[7,55] LV. Noviodunum (Nevers), ville des Édues, était située sur les bords du Liger, dans une position avantageuse. César y tenait rassemblés tous les otages de la Gaule, les subsistances, les deniers publics, une grande partie de ses équipages et de ceux de l’armée; il y avait envoyé un grand nombre de chevaux, achetés, pour les besoins de cette guerre, en Italie et en Espagne. En y arrivant, Éporédorix et Viridomar apprirent où en étaient les choses dans leur pays; que Litavic avait été reçu par les Édues, dans Bibracte (Autun), ville de la plus grande influence; que le premier magistrat, Convictolitan, et une grande partie du sénat s’étaient rendus près de lui; qu’on avait ouvertement envoyé des ambassadeurs à Vercingétorix, pour faire avec lui un traité de paix et d’alliance. Ils ne voulurent pas laisser échapper une occasion si favorable. Ils massacrèrent la garde laissée à Noviodunum, les marchands et les voyageurs qui s’y trouvaient, partagèrent entre eux l’argent et les chevaux, et firent conduire dans Bibracte, à Convictolitan, les otages des cités; puis, jugeant qu’ils étaient hors d’état de garder la ville, ils la brûlèrent, afin qu’elle ne servit pas aux Romains, emportèrent sur des bateaux autant de blé que le moment le permettait, et jetèrent le reste dans le Liger ou dans le feu. Ensuite, levant des troupes dans les pays voisins, ils placèrent des postes et des détachements le long de la Loire, et firent en tout lieu parade de leur cavalerie, pour répandre la terreur et pour essayer de chasser les Romains de la contrée par la disette, en leur coupant les vivres, espoir d’autant mieux fondé que la Loire, alors enflée par la fonte des neiges, ne paraissait guéable en aucun endroit.

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